Ce jeudi 15 février 2024 sur Arte à 20h55, le téléspectateur pourra connaître le dénouement de la mini-série « DE GRÂCE« . Les uns à la suite des autres, les trois derniers épisodes s’enchaîneront.
DE GRÂCE créée par le duo de scénaristes, Maxime Crupaux et Baptiste Fillon, réalisée par Vincent Maël Cardona, met en scène Le Havre.
La mini-série « DE GRÂCE » a été récompensée ou plutôt devrais-je dire l’actrice Margot Bancilhon par le prix d’interprétation [de la meilleure actrice (en compétition internationale)] au dernier Festival Séries Mania, à Lille. Plus récemment, le jeudi 18 janvier 2024, le Festival de la Fiction de La Rochelle en partenariat avec le diffuseur, dans le cadre de « Tournez Fictions ! : Les toiles itinérantes du Festival de la Fiction », a délocalisé à Bordeaux, une « avant-première » dédiée aux deux premiers épisodes.
Faits.
Le polar qui se joue sous nos yeux, fait écho à la récente décision de la chambre d’instruction de la Cour d’Appel de Rennes. Plus précisément, le vendredi 9 février dernier, l’instance statue sur le maintien en détention de deux Marseillais. Ces deux individus ont un rôle avéré dans le transport de 125 kg de cocaïne – cocaïne pure à 84% – retrouvés dans la coque d’un cargo, le « Great Sea », à La Rochelle (en mai 2022). Suite à cette prise historique par la vedette des douanes, la « Seudre », la police judiciaire démantèle une filière internationale de narcotrafiquants.
Problèmes de Droit.
1-/ Comment les ports sont-ils devenus des portes d’entrée pour la cocaïne sur notre territoire national ? Que ce soit celui du Havre ou celui de La Rochelle.
1 bis-/ Combien de dockers se retrouvent impliqués dans ce trafic au péril de leurs vies au profit des narcotrafiquants ? Avec pour nécrologie : les faits divers.
2-/ Peut-on inverser une malédiction ? Ou reste-t-elle comme une épée de Damoclès au-dessus de nous ? Peu importe notre droiture, nos convictions, notre salut.. Élargissant son spectre à la sphère familiale.
Prémices et Synopsis.
La caméra nous dévoile un horizon bouché. Voix narrative (d’Olivier Gourmet). Puis, des plans successifs nous plongent au cœur de l’épicentre du Havre. Du Port du Havre. De la Porte-Océane de la Venise industrielle.
Le téléspectateur est convié à la fête d’anniversaire surprise de Pierre. Époux, père et surtout, pilier respecté chez les Dockers. [définition : ouvrier portuaire, travaillant dans les docks, au déchargement/chargement incessant des navires à conteneurs.] Les Dockers, famille choisie, mêlée à sa famille de sang.
Parallèlement à la fête modeste, une course-poursuite se joue. À l’intérieur de l’habitacle de la voiture – voiture en provenance de la concession automobile de son fils aîné, Jean -, la police retrouve un kilo de cocaïne. Comme on pouvait s’y attendre, Simon, son plus jeune fils, est arrêté ainsi que son ami. La fête tourne court.
Et, les prémices d’une tempête devant sous peu s’abattre sur la famille LEPRIEUR plane. Pierre persuadé d’un coup monté, essaie seul de faire lumière sur la vérité. À la lumière de phares de voiture, il est sauvagement abattu. Et ce, sans pouvoir sauver les siens. À leur tour et avec leurs armes, Laurence (sa femme), Jean, Emma (sa fille avocate) et Simon s’unissent autour de la mémoire d’un homme fait de pétrole et de sel. Afin de continuer son combat soit briser l’omertà, la « loi du silence ».
Conclusion.
L’architecture du Havre, la structure des docks, le poids écrasant des conteneurs et de la narration, éprouvent les personnages comme le téléspectateur. Au-delà de la corporation des dockers et du Syndicat, se joue devant nos yeux le sort d’une famille en quête de rédemption pour leur nom, de résilience et de.. réconciliation. Pris dans les rouages de l’intrigue, le téléspectateur restera devant son petit écran guettant un horizon dégagé.
Outre le jeu de Margot Bancilhon primé, je tiens personnellement à saluer la performance de Panayotis Pascot.
« A Marvin. »
*note de la rédaction : Havre de Grâce tire son nom d’une antique chapelle, Notre-Dame-de-Grâce, située non loin de l’espace maritime.