Le 20 novembre, Journée Internationale des Droits de l’enfant, renvoie à l’anniversaire de l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant par l’ONU*. Ratifiée et approuvée par l’Assemblée générale dans sa résolution 44/25 du 20 novembre 1989. Ladite Convention rentre en vigueur le 2 septembre 1990, conformément à l’article 49. *Organisation des Nations unies
À ne pas confondre avec la Déclaration des droits de l’enfant. En 1924, la SDN* adopte la Déclaration de Genève. Pour la première fois, l’enfant est reconnu comme entité à part entière à côté de l’adulte. L’adulte a d’ailleurs, une responsabilité envers l’enfant. La Déclaration des droits de l’enfant est ratifiée par l’Assemblée générale des Nations Unies, à l’unanimité de ses 78 pays membres, le 20 novembre 1959 dans sa résolution 1387 (XIV). *Société des Nations
Pour fêter le centenaire de celle-ci, l’artiste JR a pris le parvis de l’Hôtel de Ville (de Paris) comme terrain de jeu pour son projet « Inside Out ».
Ce mercredi 20 novembre, France Télévisions diffuse en prime time sur la 2 une fiction, SIGNALEMENTS, tirée de faits réels. Éric Métayer après l’inceste, s’empare de la maltraitance infantile. S’ensuivra un débat en plateau avec la présence notamment de Laurence Brunet-Jambu et Karine Brunet-Jambu, les deux héroïnes de leur propre histoire.
Faits.
En 1997, près de Rennes, une petite fille se retrouve prisonnière de ses parents. D’une fréquentation de ses parents. De son foyer. Dès les premiers jours de la vie de Karine, sa tante, Laurence Brunet-Jambu, fait un premier signalement aux services sociaux. En vain. Rien d’alarmant malgré la détresse de l’enfant ! Et pourtant…
Et pourtant, l’État et ses instances défaillantes ont été visés par l’avocat général François Touret de Coucy pour déni de justice. Même le Défenseur des droits* a publié un rapport du nom de Karine afin d’expliciter comment les institutions judiciaires et sociales ont failli. *une autorité administrative indépendante défendant les citoyens et leurs droits face aux administrations et à leurs discriminations.
En juillet 2018, la Cour d’assises d’Ille-et-Vilaine condamne Roland Blaudy à 30 ans de réclusion criminelle. Pendant trois ans, il aura agressé sexuellement la petite fille. Et ce près de 300 fois sans que les parents n’y prêtent attention. Pour leur silence couplé de leurs menaces, le père écopera de 3 ans de prison dont 6 mois ferme. Et la mère, Anne-Marie, de 2 ans de prison avec injonction de soins.
Problème de Droit.
Tant au sein de la Convention relative aux droits de l’enfant qu’au cœur de la Déclaration des droits de l’enfant, des principes clé sont mis en exergue définissant un cadre digne et libre afin d’assurer le bon développement physique, intellectuel, social, moral et spirituel d’un enfant.
En cela, comment dans notre société contemporaine, tout un système avec ses acteurs (et notamment, les travailleurs sociaux) a pu maintenir les yeux grands obstrués au regard d’un tel couple dysfonctionnel ? Et méjuger coup sur coup les alertes.
Parmi les principes dégagés : un enfant a le droit à une attention particulière pour son développement physique, mental et social. Un enfant a droit aux secours prioritaires en toutes circonstances et, à une protection contre toute forme de cruauté, de négligence et d’exploitation.
Le méjugement des autorités compétentes face à la clairvoyance d’autrui.
Pour Karine, c’est sa tante : Laurence Brunet-Jambu qui l’a sauvé. Il aura fallu 14 signalements. 14. N’est-ce pas aberrant ? Avec toute sa détermination, Laurence a fait face à l’inaction de l’aide sociale à l’enfance et la bassesse de certains fonctionnaires sous prétexte de surcharge de protocole à suivre et de cases à remplir. Avec tout son amour, Laurence essaie de ménager son couple, ses enfants, et même son beau-frère et sa femme pour maintenir un lien affectif avec Karine. Sauf que ses prises d’initiative individuelle dérangent… au point d’être inculpée pour accusations mensongères. « La sorcière » doit présenter ses excuses aux parents maltraitants. N’est-ce pas délirant ? Avec toute sa pugnacité, Laurence Brunet-Jambu finit par stopper les années de souffrances et de violences de Karine.
Conclusion.
Cécile Bois à l’instar d’Odile Vuillemin, toutes deux nommées, recevra le prix de la meilleure interprétation féminine lors du dernier Festival de la Fiction (à La Rochelle).
En tant que téléspectateur, sachez que la suggestion prédomine plus que l’illustration des faits réels pour garder la fiction supportable. Nonobstant, la libre suggestion rend-elle la fiction plus respirable ? D’autant que la compositrice, Maïdi Roth, a tout en laissant la place aux silences, composé une mécanique rythmique illustrant les anomalies administratives.
SIGNALEMENTS est une réelle interpellation, à la télévision, de la société d’une réalité qu’endure tant d’autres enfants comme Karine. En France, entre 180 et 200 enfants sont victimes de mauvais traitements au quotidien par leur entourage. Et 160 000 enfants victimes de violences sexuelles par an. A quand un.e secrétaire d’Étant à l’enfance ?