Nouvel article consacré au Festival de la Fiction de La Rochelle mais aussi un peu au Québec avec l’interview du comédien : Denis Lefrançois.
Avec lui, nous sommes revenus sur son parcours, son lien avec la France et son désir de jouer.
Interview
Pourrais-tu te présenter pour celles et ceux qui ne te connaîtraient pas ?
Denis Lefrançois : Bien sûr. Je suis Denis Lefrançois. Comédien d’origine québécoise, vivant en France depuis bientôt trente ans.
Qu’est-ce qui a fait que tu choisisses ce métier bien particulier qu’est celui d’acteur ?
Denis Lefrançois : J’ai souvenir d’un monologue que j’avais fait devant toute ma famille alors que je n’avais que six ans. Je crois que j’ai toujours eu envie de faire ce métier. Au fond, ça a toujours été en moi.
Peux-tu me parler de ton parcours théâtral ?
Denis Lefrançois : Après un début de formation au Québec au Conservatoire d’Art Dramatique, j’ai rejoint l’Ecole Claude Mathieu – Arts et Techniques de l’Acteur à Paris d’où je suis sorti en 1997.
A ma sortie, j’ai alterné les projets aussi bien en théâtre classique que contemporain.
J’ai joué, entre autres expériences mémorables, le rôle de Poil de Carotte (Poil de Carotte de Jules Renard) pendant 3 ans à Avignon. J’ai intégré la Comédie-Française en 2002 pour la pièce « Le Marchand de Venise » (de Shakespeare mise en scène par Andrei Serban).
Parallèlement, j’ai aussi mis en scène une quinzaine de spectacles. En 2019, j’ai participé à un projet intitulé Première approche ; je travaillais sur le texte d’un auteur Yves Cusset appelé » L’amour est enfant de putain ». Ce dernier a beaucoup apprécié mon approche et ma vision à tel point qu’il m’a demandé de mettre en scène, une pièce.
J’aime beaucoup ce genre de théâtre, à la fois littéraire et burlesque, voire corrosif.
Quelle importance a pour toi le Festival de la Fiction de La Rochelle ?
Denis Lefrançois : C’est un rendez-vous important mais aussi et surtout, c’est une opportunité de rencontres. Au-delà du Festival, La Rochelle est une ville que j’adore. J’ai souvenir des Francofolies en 1992 avec Jean Leloup, un grand auteur-compositeur-interprète de chez nous (note de la rédaction: le Québec).
Du théâtre au cinéma
Tu joues, tu mets en scène, y a-t-il de la place pour l’écriture et/ou la réalisation ?
Denis Lefrançois : J’ai de nombreux projets que j’aimerais réaliser. Mais ce qui me manque surtout, c’est le temps. J’écris aussi beaucoup de poésie. J’ai publié de nombreux recueils ; j’ai d’ailleurs reçu un prix international en 2000 pour l’un d’entre eux, « L’année subtile« . Concernant la réalisation, je me dis que je saurai saisir la chance si elle se présente.
Aurais tu un ou deux souvenirs à partager ?
Denis Lefrançois : C’est compliqué ! (rires) J’ai joué Scapin de Molière en Guadeloupe à deux reprises (1998 et 2002). Le matin du dernier jour, nous jouions deux représentations. Après seulement quelques minutes de représentation, ma voix se bloque. Extinction ! Le metteur en scène voulait arrêter ; je lui ai dit : Non. On continue ! J’ai terminé en chuchotant la représentation. La salle était suspendue à mes chuchotements. À la fin, toute la troupe s’est jetée sur moi. C’était un grand moment d’émotion.
Je me souviens aussi de mes débuts. Pour cela, il faut remonter en 1994. Lors de l’audition du Conservatoire d’Art dramatique de Québec, je présentais un extrait de Caligula de Camus. Je débordais de motivation. J’avais envie d’être le premier à passer. Je me rappelle même avoir fait des pompes lorsque le jury est entré dans la salle d’audition. Si je m’en souviens encore aujourd’hui, c’est parce que j’étais dans un état émotionnel proche de la transe. Cet endroit intérieur où tu en oublies que tu joues.
Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
Denis Lefrançois : De pouvoir développer, à l’image, des personnages qui tiennent dans la durée. Avoir l’opportunité de décrocher des rôles conséquents… Pourquoi pas écrits sur mesure !
Je remercie une nouvelle fois Denis Lefrançois pour sa gentillesse, son partage et sa grande simplicité.
Voilà c’est tout pour aujourd’hui. N’oubliez pas que le plus important reste à découvrir, s’amuser et le partager.