Nouvel article, et ce, toujours à l’occasion de la vingt-cinquième Édition du Festival de la Fiction de La Rochelle. Aujourd’hui, Marion aborde avec émotion la nouvelle fiction de TF1 : Les Yeux Grands Fermés (en deux parties). Ce nouveau téléfilm est diffusé ce soir, lundi 2 octobre, en prime time de la chaîne à 21h10.
Au casting, nous retrouvons entre autres Muriel Robin et Guillaume Labbé sous la direction de Clément Michel.
Une nouvelle fois, le diffuseur TF1 s’empare d’un sujet sociétal : l’inceste. Huit ans après avoir abordé un autre sujet sociétal, les violences faites aux femmes avec : L’Emprise.
Une nouvelle fois, Muriel Robin interprète avec une délicate justesse un personnage grave tiraillé par plusieurs amours.
Avant ce prime time, depuis le mardi 12 septembre, une première campagne publicitaire choc appuyée par le Ministère de l’Enfance, s’est invitée sur le petit écran des ménages français dans un but d’éveiller les consciences. Et Après ?
Définition de la notion.
L’Inceste selon l’Association Internationale des Victimes de l’Inceste (AIVI) caractérise toute conduite dont le caractère intrusif est ressenti à plus ou moins long terme par la victime comme une atteinte à ses limites et à son intégrité personnelle.
L’Inceste fait son apparition dans le Code Pénal en 2016 à côté d’infractions déjà existantes telles que le viol et l’agression sexuelle. Ce qualificatif aggrave l’acte abusif ainsi que sa sanction pénale.
La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) instituée par notre Président, Monsieur Emmanuel Macron, rend en mars 2021 un rapport édifiant. 8 victimes sur 10 de violences sexuelles sont des victimes d’inceste. Au sein d’une classe, il serait 3 élèves. Un enfant toutes les 3 minutes.
Problème de Droit.
L’Amour… Nous aimons nos agresseurs et, ces derniers le savent et en jouent.
Voilà l’Essence même du commencement de cette « culture de l’inceste » (note de la rédaction : expression transposée librement de celle de la « culture du viol ») ! Un drame collectif ayant fait l’objet d’un ouvrage pluridisciplinaire porté par Iris Brey et Juliet Drouar.
Déconstruire l’Amour ainsi que briser le silence dans la sphère familiale contribueraient à lever le voile sur ce fléau « tabou ». En effet, « le tabou de l’inceste n’est pas de le commettre, c’est de le dire. » (Charlotte Pudlowski)
J’aurais aimé entendre la lettre du petit garçon d’Emilie Marsollat (la scénariste) avant l’avant-première de cette après-midi du 14 septembre.
À iris ouverts.
Muriel Robin incarne ici une grand-mère aimante, Anne-Marie ; Anne-Marie s’occupe le plus clair de son temps de ses deux petits-enfants dont Adrien dit Adi. Très vite, le téléspectateur comme Anne-Marie perçoit les signes avant-coureurs d’un mal-être grandissant chez le jeune enfant.
Le climax vient du signalement de la maîtresse d’école auprès de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).
S’ensuit alors un jeu de déboutement, un refus de voir avec des yeux grands ouverts, une fouille dans les souvenirs enfouis de la mémoire collective familiale, une accusation de folie… sous l’égide et le frein de l’Amour.
Sans spoiler, Anne-Marie finit par écrire une lettre ouverte à son fils, Stéphane (Guillaume Labbé), pour tendre à la vérité quitte à briser la vitrine idéale d’un équilibre familial.
Conclusion.
Enfin, en tant que téléspectateur, vous ne verrez rien mais la libre suggestion n’est-elle pas plus forte ? Parce qu’en effet, comme dirait Muriel Robin, l’estomac au fil de la narration, se tord.