« FOLLOW » lauréate dans la catégorie « Meilleure série 52′ » au Festival de la Fiction (de La Rochelle) arrive ce soir, chez vous. Enfin, encore faut-il être câblé.. et, abonné au bon opérateur ! Canal n°50 (SFR Cable) ou n°96 (Bouygues) pour les plus chanceux. Quoique.. Je vous laisserai mesurer au fur et à mesure de votre avancement dans la série la pression atmosphérique de votre salon.
Le trio féminin de scénaristes, Sophie Dab, Blanche Bigot et Delphine Chouraqui avec la collaboration de Florian Spitzer, s’entoure de Louis Farge. Louis Farge, réalisateur, n’est pas à son coup d’essai avec la chaîne de production 13ème Rue puisqu’il a réussi son premier tour de chauffe avec « Cuisine Interne ». Sous son image bleutée voire grise, leur scénario finit vite par être oppressant.
Côté casting, nous retrouvons entre autres, un trio d’acteurs à savoir : Marie Colomb, Marilyne Canto et Vincent Heneine.
« FOLLOW » me dès ce soir, dimanche 26 novembre, à 21h00 sur 13ème Rue et Universal+. Gardez près de vous, le tensiomètre !
Échiquier : Préfecture de Police de Paris.
L’ouverture de la caméra de Louis Farge suit une jeune femme de dos dans les détales du métro parisien. Léna Martinet (Marie Colomb) d’après LIFE. Visiblement sportive et vraisemblablement en quête de l’amour. Premier contact virtuel. Il faut attendre une bonne minute au téléspectateur pour un premier visuel de la jeune femme de face. Dans le métro tout comme dans les rues parisiennes, Léna se comporte comme quelqu’un de suivi. D’autant qu’un certain Bastien se montre insistant..
Léna Martinet, 28 ans, est community manager en alternance à la Préfecture de Police de Paris. Elle a pour principale mission d’incarner à l’extérieur, le visage digital de la Préfecture via un compte professionnel LIFE (un réseau social dérivé d’Instagram) et d’être à l’intérieur, le lien de tous les services afin de rajeunir l’Institution.
A cette routine parisienne morose « métro/boulot/dodo », Léna a pour seule échappatoire : la salle de sport et le téléphone.
Parallèlement au train-train du service de communication, l’équipe du Commissaire Agathe Ruffin (Marilyne Canto) est appelée pour un meurtre. Mise en scène soignée. Dose mortelle de nicium et pouces coupés. Portable volé. Le meurtre reprend le même mode opératoire qu’un précédent. L’idée d’un « tueur en série » est vite envisagée au sein des membres de l’équipe et.. ébruitée.
Problème de Droit.
Mieux vaut-il être le chasseur ou bien la proie ? En ces temps et ère numérique, nous – toi comme moi – sommes à la fois « chasseur » et à la fois « proie ». Réalité de ce jeu virtuel à laquelle nous nous prêtons tous, à quelques exceptions près. Maître dans l’art du « stalk » tout comme cible. Aujourd’hui, les exceptions font force d’une grande abnégation à ne pas tomber dans la toile des réseaux sociaux. Alors toi sans miroir sans tain, es-tu chasseur ? Ou bien la proie ?
Pion en CF3 et Cheval de troie.
L’enquête classique piétine. À la suite de l’intuition de Léna concernant la plus grande influenceuse de France, le Commissaire Ruffin souhaite en disposer. Alors s’ouvre en parallèle, une enquête digitale. Forte de ses connaissances des réseaux sociaux et du numérique, Léna se retrouve infiltrée.
Le jeu de piste virtuel est lancé ! Galvanisée Léna se démène. De compte en compte, de tags en tags, d’image en image… le pilote fait des membres de l’équipe, ses pantins les envoyant même dans les catacombes parisiennes et de Léna, sa marionnette. Le tueur s’est peut-être servi d’elle mais est-ce qu’elle le sait ? Ou est-ce que Léna joue un plus grand rôle dans la partition ?
L’écriture est extrêmement élaborée et poussée à son paroxysme avec la musique d’Edouard Rigaudière et Anthony d’Amario. En cela, les téléspectateurs comme les enquêteurs sont sujet à faire une réinitialisation permanente des acquis. Or à rebours, les meurtres se multiplient suivant le plan réel.
La partition de Marie Colomb est à saluer. L’emphase que peut mettre Louis Farge, le réalisateur, à l’aide de gros plans de plan-séquence sur Léna nous fait rentrer dans son intime. Ainsi, nous voilà angoissés et pris d’empathie pour elle !
Conclusion.
En plus d’être happé par l’enquête policière digne d’un angoissant thriller à la française, « FOLLOW » nous amène réellement à nous questionner sur notre consommation irraisonnée pour la plupart, des réseaux sociaux. Et leurs conséquences parfois, dramatiques telles que le jugement constant, l’extrême solitude et le cyber-harcèlement monnaie courante. À nous, individu, de remettre une frontière entre le « public » et le « privé ».
À coup de pouce, vous allez liker « FOLLOW » !