Présent au dernier CANNESERIES, j’ai pu visionner en avant-première mondiale, les trois premiers épisodes de FIASCO. Nouvelle comédie hors compétition sous format sériel (en 7 épisodes x 35 minutes) sur NETFLIX ! FIASCO est la dernière réalisation et création d’Igor Gotesman, co-créé et co-écrit par Pierre Niney.
FIASCO est une croisée des mondes entre FIVE (long-métrage sorti en 2016 suivant la vie en colocation de cinq amis d’enfance (Samuel, Timothée, Vadim, Julia et Nestor) et ses aléas) et Casting(s) (shortcom de trois saisons suivant les répétitions de comédien(s) en situation sous l’œil du directeur de casting le plus demandé de Paris, Richard).
Igor Gotesman et Pierre Niney, amis de longue date, se retrouvent autour de cette nouvelle comédie, « grande-soeur » de Casting(s), avec un casting presque exclusivement de « potes » se donnant la réplique non sans rire (parfois) à nous en mordre les lèvres.
Les 2000 personnes dont moi-même du Grand Auditorium Louis Lumière du Palais des Festivals et des Congrès ont les idiomatiques qui s’en souviennent !
Un plateau dans un plateau.
C’est littéralement ça FIASCO. Un plateau de tournage dans un plateau. Procédé venant tout droit, du théâtre. Le théâtre dans le théâtre. En studio, la machinerie du tournage d’Igor tourne autour du plateau de tournage de Raphaël sans omettre les caméras indiscrètes de Slice.
Scénario.
Raphaël Valande (Pierre Niney) endosse le rôle de réalisateur pour son tout premier long-métrage, Une Femme Résistante, en hommage à sa grand-mère au parcours de vie héroïque. Ainsi, le tournage commence. En hommage à sa grand-mère résistante, il la fait évoluer dans toutes les époques de la frise chronologique de l’Histoire de France (de la Préhistoire au Débarquement).
À peine le moteur timidement demandé plus fort que le spectateur assiste tout bonnement à des premières prises de scènes brouillonnes. Tatillonnes. Et surtout, à une autorité émanant de tout le monde sauf de Raphaël.
Le réalisateur introverti ronge son frein et ne trouve guère de soutien auprès de son ami d’enfance, Tom (François Civil).
Le « tournage catastrophe » se poursuit essuyant déconfiture sur déconfiture. Ajouté à ça, Raphaël se heurte à des aléas de production (perte en cours de tournage, de financement) ; de réalisation (un premier rôle très critique sur l’évolution de son personnage et en général, du sens de lecture du scénario ou l’actrice principale en pince pour le réalisateur) ou encore de conception (faute de pied mortelle sur une cascade chorégraphiée ou l’utilisation à contre-emploi d’effets spéciaux) etc.
Le comique dans le comique.
FIASCO ou plutôt l’écriture de FIASCO use de tout le genre comique en multipliant et mélangeant les styles. Outre le comique de situation, on retrouve le comique de répétition, le comique de mots voire même le comique de l’absurde. Combien de fois tant le réalisateur que certains membres de son casting s’englue dans une idée bien bien malaisante ? Donnant un voire des discours aberrant complètement déconnectés de la réalité. Et la naissance d’un corbeau ! La situation comique se pare aussi de couleur burlesque.
La fine écriture laisse place à une liberté de texte et donc, d’improvisation de la part de tous les comédiens. Comédiens aucunement en reste dotés d’une subtile justesse de jeu ! Maintenant certains diront qu’il était difficile de garder son sérieux ou de donner le change à Pierre, notamment.
Conclusion.
En conclusion, FIASCO en dépit de son titre, est une belle réussite dans le paysage de la comédie. Ce joyeux désastre se veut tant participatif avec le public qu’exclusif (pris dans le sens, intimiste) avec l’ensemble du casting évoluant en vase clos.
L’écriture amène aussi le questionnement de la place de l’individu avec le personnage de Raphaël Valande, au sein de différents cercles (familiaux, amicaux, sociétaux) et de son épanouissement personnel.
La mini-série produite NINETY FILMS (et FIVE DOGS) est disponible depuis ce jour, sur NETFLIX.
Bon bingewatching !